Depuis 2024, j’ai entamé une exploration à la fois initiatique et artistique, au cœur des techniques de construction naturelle. En septembre dernier, mon périple m’a conduit sur l’île de São Miguel, dans l’archipel des Açores, où j’ai réalisé un reportage photographique sur une aventure humaine et écologique : un chantier collaboratif de construction en terre crue.
Dans le décor luxuriant de la Quinta do bom Despacho, une ferme écologique pionnière dans la région, une équipe internationale d'éco-constructeur s’est réunie afin de construire une structure en cob (bauge).
Dans le décor luxuriant de la Quinta do bom Despacho, une ferme écologique pionnière dans la région, une équipe internationale d'éco-constructeur s’est réunie afin de construire une structure en cob (bauge).
Pendant cinq semaines, les participants et moi-même avons façonné un espace de cuisine extérieure mêlant terre, bois et pierre, réinventant des gestes ancestraux, le tout dirigé par Viva Hansen, enseignant et spécialiste de cette technique de construction ancestrale à Cruzin Cob Global

La bauge est une technique de construction servant à monter des ouvrages monolithiques en terre crue. Cette technique fait partie des pratiques architecturales, les plus anciennes de l’humanité. Elle permet d’ériger des structures organiques, sans briques ni coffrages, avec une liberté de forme remarquable. Ce savoir-faire, longtemps tombé en désuétude, connaît aujourd’hui une renaissance portée par les enjeux écologiques et la recherche de modes d’habitat plus responsables.





Au cœur du projet : la réalisation d’une toiture réciproque, structure autoporteuse où chaque poutre repose sur la précédente, formant une voûte sans pilier central. Un exercice d’équilibre et de synchronisation qui illustre, à la fois, la beauté mathématique de l’architecture naturelle et la force du collectif.





Au-delà des aspects techniques, ce reportage perçoit la construction en terre comme une expérience profondément sociale et territoriale.
Comme l’île de la Réunion ou l’archipel des Açores, Maurice fait partie de ces territoires insulaires particulièrement vulnérables aux bouleversements climatiques. S’interroger sur nos façons de bâtir et sur notre relation à la terre devient alors, plus qu’une nécessité, une aventure vitale et poétique. À travers cette série de photos, je propose de raconter comment l’architecture peut renouer avec la nature et, en filigrane, comment l’esprit de communauté peut s’incarner, pierre après pierre, main après main.

Au cœur de l’archipel des Açores, São Miguel incarne la beauté brute de la nature atlantique, entre volcans, forêts de lauriers et océan omniprésent. Mais même ce bout du monde subit la marque grandissante de l’anthropisation : les espaces naturels, grignotés d’année en année, se retrouvent aujourd’hui cernés par les infrastructures modernes.



1st picture of the workshop...

2 days before taking off



